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10 juin 2006

Solidarité avec Tiécoura Traoré contre la privatisation du rail au Mali

Invité par Attac France, la CGT cheminot, Sud Rail, la FSU et Peuples solidaires, à l’occasion de la journée nationale du 10 juin pour « la défense et le développement des services publics »
Tiécoura Traoré, président fondateur du Cocidirail (Collectif citoyen pour le développement intégré et la restitution du rail malien) sera présent en France du 8 juin au 5 juillet. C'est pour nous tous un grand soulagement, au terme d'une ferme mobilisation pour qu'il obtienne, très difficilement, son visa pour la France.

Il participera notamment à un meeting samedi 10 juin sur la place de la République. Et nous sommes en train d'organiser, en lien avec les association de migrant-e-s maliens, un débat public à Montreuil sur les conséquences de la privatisation du rail au Mali et les résistances citoyennes pour le développement des services publics, au Nord comme au Sud.

Si vous aussi, dans vos réseaux, dans vos organisations, dans vos quartiers, vous voulez organiser une initiative de solidarité autour de Cocidirail, le rencontrer ou l'interviewer, voici son mail : cocidirail@yahoo.fr et drtiecouratraore@yahoo.fr

Vous pouvez aussi vous rendre sur www.cocidirail.info pour en savoir plus
Et ci-dessous un bref rappel des enjeux de sa visite :

Rappel :
En octobre 2003, le président de la République malienne concède l’exploitation du chemin de fer malien à une société canado-française (capitaux de Canac et de Getma) baptisée Transrail SA. Cette privatisation a lieu dans des conditions iniques : sans respecter la Constitution malienne qui soumet toute concession d’un bien public au vote de l’Assemblée nationale et pour un montant dérisoire au regard de la valeur du patrimoine de l’ex-Régie malienne des chemins de fer. Transrail ignore alors le transport voyageurs au profit du transport marchandises, les 2/3 des gares et haltes sont fermées, plus de 600 cheminots sont licenciés, les retraités et les veuves perdent la plupart de leurs droits, toute la vie économique, sociale, sanitaire, etc, organisée autour de l’unique ligne de chemin de fer du pays est profondément déstabilisée, précipitant dans la grande pauvreté des milliers de familles… et renforçant les facteurs de trouble dans la région (violences, corruptions, troubles ethniques aux frontières, etc).

A l’initiative de Tiécoura Traoré, ingénieur d’exploitation du chemin de fer, ex-directeur adjoint de l’école des cadres du chemin de fer africain à Brazzaville, un collectif citoyen voit le jour en août 2003, pour dénoncer la privatisation, rétablir les licenciés, veuves et retraités dans leurs droits et promouvoir un véritable service public du rail.
En octobre 2004, Tiécoura Traoré est licencié arbitrairement sans droits ni indemnités après 20 ans d’ancienneté à la régie malienne des chemins de fer pour « acte déloyal et volonté de nuire à l’entreprise Transrail », alors même que l’inspection du travail refusait ce licenciement et que T. Traoré était délégué syndical donc salarié protégé. Son combat juridique s’enlise dans l’inaction du parquet malien soumis à de fortes pressions politiques.

Objectifs de sa venue en France :
- Populariser hors du Mali le combat porté par Cocidirail, contre la privatisation et pour la promotion d’un service public du rail, auprès des collectifs de défense des services publics, des associations, des syndicats mais aussi auprès des ressortissants maliens en France, dont on connaît le rôle dans la vie sociale, économique et politique de leur régions d’origine ;
- S’appuyer sur cette expérience « exemplaire » de collectif citoyen pour enrichir le débat sur les convergences nécessaires entre usagers et salariés des services publics et les tout aussi nécessaires redéfinitions des services publics, sur l’accès aux droits fondamentaux pour toutes et tous, Français ou migrants ;

- Alerter sur les risques de déstabilisation liés à cette situation au Mali : apparition de nouvelles formes de violences et de délits autour de la ligne de chemin de fer, corruption, marché noir, tensions… (l’actualité de la reprise des conflits entre forces armées et Touaregs nous renforcent dans cette volonté) ;

- Enrichir le débat sur la lutte contre l’impunité des sociétés transnationales et pour le respect des droits économiques et sociaux

- Organiser la solidarité financière avec Cocidirail : les activités de Cocidirail se développent tout au long de la ligne de chemin de fer, signe qu’il représente aujourd’hui le seul outil de défense des victimes de la privatisation. Mais Cocidirail ne peut vivre des seules cotisations de ses adhérents très vulnérables et son avocat, Maître Diarra, est également menacé dans ses activités, faute de moyens pour payer son local et organiser la défense de ses clients.

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