autres.ment

12 janvier 2006

Citation (réflexion)



Illusions perdues sont force d'avenir ?!

Qu'en pensez-vous ?

14 Comments:

At vendredi, 13 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

les illusions, c'est pas bien sauf à Magic !
Bon après derrière une illusion perdue se cache peut être une autre illusion, et donc la "force d'avenir" n'est peut etre pas la tout de suite...

Lool

 
At vendredi, 13 janvier, 2006, Blogger tomtom said...

de toute façon cela fait bien longtemps que je ne joue plus aux magic, jen 'y ai d'ailleurs jamais joué! ne vous ruinez pas à ce jeu!

 
At vendredi, 13 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

A ta demande, Zebulon, quelques mots sur cette phrase "illusions
perdues sont forces d'avenir"
, que j'aime beaucoup.

En gros, c'est l'idée qu'on est plongés dans un monde d'apparences et
d'illusions. Au niveau individuel, les plus voyantes : maquillage,
frime, grosse bagnoles ... comme au niveau des organisations : pub
pour des marques, com d'entreprise, propagande électorale, etc.

Plus politiquement, la légitimité de notre système politique me semble
reposer sur quelques concepts piliers comme "la Démocratie",
"la justice" ...

Lorsqu'on est directement confronté à "la Justice", ou qu'on
réfléchit avec beaucoup de recul sur "la Démocratie", on se
rend compte que la réalité de ces concepts n'a rien à voir avec
l'illusion qu'on en a.

A mon avis, tant qu'une personne n'a pas fondamentalement remis en
cause ces illusions (de préférence par des expériences personnelles
directes), elle ne peut que difficilement imaginer des alternatives
cohérentes.

Bon, c'est un peu succinct, c'est parce qu'il y aurait tellement de
choses à dire... ;-)

 
At samedi, 14 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

Perdre ses illusions c'est perdre toute volonté à s'investir dans le changement... Mais inversement cela peut donner la capacité de distinction entre l'utopie et le réalisme, et etre en ce cas moteur pour des projets réalistes = Ce qui ne tue pas rend plus fort...?

 
At samedi, 14 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

La phrase "illusions perdues sont force d'avenir" est-elle un écho optimiste du message "sorcière égarée dans un monde sans magie"?! Ou est-elle plutôt une réponse psychanalytique? En effet on peut penser qu'il faut pour pouvoir aimer les autres et construire une véritable relation d'objet, avoir eu des illusions d'avoir été tout pour ses premiers objets d'amour ( du moins d'occuper une place importante) pour se rendre compte progressivement que l'amour porté était à partager mais bien-sûr si l'on reste cloisonné dans une relation fusionnelle, les illusions mènent à la destruction mais dans ce cas elles ne sont pas perdues, je pense au final que perdre ses illusions fait progresser s'il reste l'espoir de reconstruire quelque chose de différent ou de meilleur, donc si on pert ses illusions progressivement et qu'il existe un bénéfice à les perdre... Enfin on peut disserter longtemps sur le sujet... Pandora

 
At dimanche, 15 janvier, 2006, Blogger Administratrice clé said...

Merci d’abord à vous tous pour vos commentaires, ils me font réfléchir.
Je vais donc faire un peu d’associations libres puisque vous m’inspirez.
Lool : Merci, c'est vrai que derrière certaines illusions, ils s'en cachent souvent d'autres. Une de nos illusions est peut-être de croire que nous n'en n'auront plus un jour.
Tomtom : "Sorcière égarée dans un monde sans magic" (je transforme un peu, lol), ce serait affreux. Bon, mais c’est pas trop dans le contexte du débat, relol !
(Pour ceux qui ne connaissent pas, Magic est un jeu de carte à jouer)
Cher Anomyme : Moi aussi, j'aime beaucoup cette phrase. Merci beaucoup pour ton analyse.
Mascarade et fanfaronnade règne en maître sur ce monde et empêche des échanges sincères entre personne. Est-ce pour se protéger ou afficher sa puissance ? Qu'est-ce qui fait que les gens aiment être manipulés ? Ont-ils troqué leurs êtres contre un peu de jouissance, de laquelle ils sont devenus dépendant puisqu'ils se sont oubliés ?
La société de consommation stimule ce désir de toute puissance, on obtient tout tout de suite, mais elle ravale l'être à l'impuissance en le maintenant dans une frustration intolérable qu'il essaye de combler à nouveau en consommant.
C’est vrai que ces beaux idéaux que sont la démocratie et la justice ne sont pas appliqués. Et une fois ces illusions perdues, on se sent immensément trahit, et la seul façon de changer les choses c’est de ne pas rester seul, c’est de se rassembler pour essayer de faire changer les choses, de transmettre ses expériences, ses idées… pour que cela devienne « force d’avenir ».
Mastadidi : Oui, tu as raison. C’est vrai qu’après avoir été fragilisé, de multiples remaniements se produisent, qui peuvent autant aller vers le conservatisme pour tenter de retrouver des repères identitaires que vers la progression. Il peut même y avoir une alternance des deux. A savoir qu’est-ce qui fait qu’on va vers l’un ou l’autre ? L’éducation ? La position dans la société (le sexe, la classe sociale, le lieu où l’on vit…) ? La capacité d’ouverture sur le monde et de capacité de réflexions sur nous-mêmes que nos géniteurs nous ont transmit ? … ?
Pandora : Merci, oui tu as raison, je me demandais aussi pourquoi j’avais mit ces deux citations ensemble et je pense qu’en effet, la citation est l’écho optimiste de la phrase de Miss-tic.
_
Oui perdre ses illusions ne veut pas forcément dire perdre espoir (bon ça peut paraître contradictoire ce que je dis). Si on arrive à surmonter la dépression due aux pertes d’illusions, et à voir que cette prise de conscience est fondamentale et que petit bout d’être humain perdu dans l’univers, nous pouvons être un moteur à notre niveau pour faire bouger les choses. Alors là oui, ça devient sacrément constructif.
Cette colère est légitime et doit être canalisée dans une réflexion plus globale du système social et économique, pour ne pas tourner la violence contre nous, ni sur les autres (ex. les étrangers chez les racistes), mais pour faire pression sur le gouvernement pour que soient respectées les valeurs démocratiques (valeurs dont notre état se revendique) comme celle de la liberté (que le MEDEF et notre cher gouvernement confondent avec "libéral"), l'égalité (qu'ils veulent de plus en plus réduire avec leur réforme qu'ils appellent sociales, alors qu'elles sont anti-sociales), et la fraternité ( dont ils ne connaissent pas la signification sauf lorsqu'il s'agit de se serrer les coudes entre puissants pour s'enrichir sur le dos de ceux qui font réellement tourner la machine, en pompant l'énergie de la planète jusqu'à ce que celle-ci n'est plus un souffle ).

 
At dimanche, 15 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

Zebulon:Mascarade et fanfaronnade règne en maître sur ce monde et empêche des échanges sincères entre personne. Est-ce pour se protéger ou afficher sa puissance ?

Au niveau individuel, peut-être, mais dès qu'on passe à une plus grande échelle, c'est plutôt des stratégies conscientes et réfléchies.

Et là, je vois plutot une question d'interet:

- si une boite investi dans une campagne de pub, elle gagne plus de sous que si elle investi à améliorer le produit...

- si un candidat mène une campagne électorale sur la "fracture sociale", il a plus de chances chances de se faire élire ... même s'il fait une politique qui conduit à l'accroître.

Mais, même au niveau individuel, je pense que l'intérêt joue aussi beaucoup:

quelqu'un qui parait plus que ce qu'il est (économiquement) pourra prétendre à de relations sociales qui lui rapporteront plus (contacts, boulot, carrière ... capital social). Ces calculs sont rarement conscients, mais ils sont très fréquents.

Je ne veux pas dire que les facteurs comme le narcissisme ou la volonté de se protéger ne jouent pas, mais l'intérêt me semble être une motivation importante (souvent inconsciente). D'ailleurs, c'est pas forcément contradictoire :-)

Zebulon:Qu'est-ce qui fait que les gens aiment être manipulés ?

Euh? ils aiment? proposition: quelques dizaines d'années de bourrage de crane ( en moyenne 3 heures et demie de télé par jour en France) finissent par ramollir et rendre passif.

Puis tout ca... c'est trop prise de tête, un petit coup de télé, et on n'y pense plus. ouf. ;-)

Avant la télé, il y avait les curés.

 
At mercredi, 18 janvier, 2006, Blogger Administratrice clé said...

Lol, maintenant, il y a les télé-évangélistes.
Merci, c'est vrai que l'illustration par des exemple parle plus.
En effet, les analyses socio-économico-politique sont complémentaire avec l'analyse psychologique.
Par rapport au fait que les gens aiment être manipulés, l'histoire montre que les humains ont une tendance à prêter leur appareil de penser à un leader (nazisme, fascisme, secte...). Il serait intéressant d'en analyser les causes :
(cf psychologie des masses, de Freud)
C'est vrai que le matraquage télévisuelle sert beaucoup la propagande politique, particulièrement si nos parents ou autres référents (famille, profs...) ne nous apprennent pas à prendre de la distance et à avoir un esprit critique.
Les images se prêtent beaucoup à la manipulation ==> Le 11 septembre en est un bon exemple, la télé française n'a cessé d'alterner les images des tours jumelles qui s'écroulent et des images de palestiniens joyeux (images qui se sont ensuite avérés avoir été filmé avant le 11 septembre).
Ces images ont été diffusés de manière à ce qu'on s'identifie aux américains, à ce qu'on ressente que le monde occidentale était visé pour nous désigner l'ennemi à combattre (l'islam). Cette propagande montre bien l'alliance des pays impérialistes qui, on l'a ensuite vu, a été un prétexte à la néo-colonisation principalement pour la conquête du pétrole. Chirac n'a pas soutenu l'invasion américaine en Irak, non pas par altruisme mais tout simplement parce que ce n'était pas son intérêt économico-politique et que de nombreuses entreprises françaises étaient implantées en Irak, que les guerre aux moyen-orient ont des retombés économiques en France, accentue l'immigration, augmente le chômage...
Et aux USA, c'est bien pire, ils ont continué à diffuser les violentes images de l'écroulement des tours jumelles pendant plus d'un an , ce qui a traumatisé de nombreux enfants et introduit insidieusement une méfiance, pour ne pas dire paranoïa...

 
At dimanche, 07 mai, 2006, Anonymous Anonyme said...

Zebulon a dit:
"Par rapport au fait que les gens aiment être manipulés, l'histoire montre que les humains ont une tendance à prêter leur appareil de penser à un leader"


On va (encore) dire que je me fais l'avocat du diable.
Néanmoins, quelqu'un qui me promet le bonheur éternel après une vie de labeur, je lui ferai don de toute ma confiance (à condition d'être un minimum décérébré); ça a marché jusqu'au siècle des Lumières... lorsque l'Homme s'est rendu compte qu'il faudrait des actes, la situation a changé.
Critiquer le nazisme et le fascisme, c'est facile. Je ne nie pas qu'une grande sinon la totalité de l'idéologie est condamnable, bien au contraire.

Mais rendez-vous compte. La Grande Guerre. Le marasme économique au dernier degré. La misère pour chacun. Et voilà ce petit bonhomme brun et hargneux (ou son copain à grande gueule) qui vous promet monts et merveilles, et qui tient ses promesses. Restaurer l'autorité du pays ? il l'a fait, bien avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, notamment face au traité de Versaille (Vae victis, c'est le cas de le dire). Rétablir l'économie ? idem, et même si c'était basé sur l'armement, on a vu de nombreuses infrastructures fleurir dans tout le pays. Qui n'aurait pas suivi ?

Il en va de même pour les sectes... Le cadre habituel est simple (et ne nécessite presque pas de matraquage publicitaire): vous, petit oiseau tombé du nid, vous débattez (que dis-je.. vous vous noyez littéralement) entre un père absent et une mère alcoolique, un salaire de misère, aucun ami pour vous soutenir, ou que sais-je encore. Et on vient vous offrir une immense famille remplie d'amour et de soutien. Comment voulez-vous y renoncer ? Bien sûr, on vous utilise, bien sûr, on vous exploite, jusqu'à votre dernier centime ou pire, vos propres enfants .

Le paysan devait-il renoncer à Dieu ?
Ma cousine germaine Krebbs (pure coincidence, et seconde intention) devait-elle fuir dès l'avènement du régime national-socialiste, se privant de l'éducation excellente qu'elle a reçue, lui permettant de critiquer ultérieurement (toutes proportions gardées, mais je ne vais pas m'étendre dessus) le régime de son pays ?
Mon pote Gégé suicidaire aurait-il dû renoncer à la secte de l'Oignon, ou aux Anges de Raël, et se faire sauter la cervelle plutôt qu'autrechose ?

Il est très dur de faire preuve d'esprit critique face à quelqu'un qui vous aide; ça n'est même plus une question de propagande.
Refuser une main tendue, s'en méfier, c'est détruire soi-même la plus belle illusion que l'homme entretient: la solidarité.
Je parle ici d'illusion au sens de "rêve", et non d'"utopie".
Renoncer à une utopie, c'est admettre ses propres limites, faire preuve de maturité d'une certaine manière, donc progresser. En cela c'est force d'avenir.
Renoncer à un rêve, c'est à mon sens une régression. Le rêve n'est pas là pour être réalisé, sinon ce n'est plus un rêve. Il doit nous guider, libre à nous d'en faire ce que nous voulons.

L'illusion-utopie nous donne notre mesure, l'illusion-rêve la repousse.

 
At samedi, 26 août, 2006, Blogger Administratrice clé said...

Merci beaucoup Arnaud, ton apport à cette réflexion m'aide )

Veux-tu dire que l'on peut tenter de repousser nos limites quand celle-ci sont bien établit au départ ?

Sortir de l'illusion serait déjà apprendre à savoir distinguer la différence entre une utopie (que je comprends dans ce que tu dis, plus comme un leur, qq chose qui ne fonctionne pas que comme un lieu qui n'a jamais existé en aucun lieu)et un rêve ?

A partir du moment où on a établit que qq chose clochait, il y a une nécessité de changement pour pas que notre avenir s'enlise dans ce mal être
Le pb reste de cibler : Qu'est-ce qui va si mal ?
qui dans certains cas peuvent donner des idées suicidaires (comme ton ami adepte de secte)?

Il est important que cela ne reste pas au stade du fantasme de changement, mais que cela soit relayé par des actions.
Car si le sentiment d'échec détruit beaucoup de chose, l'inertie est beaucoup plus insidieuse,...
Toutefois le sentiment de stagnation - quand celui ci est temporaire - a du sens, et sans que l'on s'en aperçoive un ensemble de solution se mette en place.

Si on part du précepte qu'il faut du changement : pour que celui-ci se fasse il va falloir assez d'énergie, de courage et de détermination...
Et avec un peu de dose d'illusion, mais pas trop, beaucoup de rêve sans jamais perdre de vue la réalité, ça devient jouable !

Car la réalité avec toutes ses catastrophes naturelles, sociales, individuelles fragilisent, et le fait d'insuffler du rêve devient essentiel (dans le sens de réussir à voir le beau que le laid avait presque entièrement recouvert et d'essayer que le beau revienne à la surface, puis d'en créer soi-même).
Lorsque tant d'horreur sont en face de nous, celles-ci ne peuvent que nous pétrifier.
Pour pouvoir se battre, il faut avoir une lumière en soi, non pas qui nous éblouit, mais qui nous éclaire.

Le problème étant que dans l'urgence de la lutte, certaines personnes ont troqué un mal contre un autre. La lumière était elle aussi facteur d'aveuglement

Si on sait sortir de l'illusion à temps, cela peut avoir été constructif, voire même vitale, d'y avoir été plongé un moment...

 
At samedi, 26 août, 2006, Blogger Administratrice clé said...

Je voulais aussi faire quelques remarques :
-leader et dealer sont des anagrammes.
-on peut inverser la question : Illusions gagnés (intégrés) sont elles force de régression ?
-Illusion vient étymologiquement du latin ludere - ludus, qui signifie "jeu"

Les murs de l'illusion (à ne pas confondre avec le mur du son :)
J'avais pensé à 4 murs, et cette étymologie m'aide à comprendre cette intuition ou du moins à l'organiser :
-Premier mur : le mur-dur
==> si on persévère dans le faux, on s'écrase.
C'est souvent lorsque l'on est sous une emprise (d'un autre, d'une drogue, d'un désir de toute puissance, d'une religion...)
On joue ou vous jouez avec vous même comme avec un objet.

-Deuxième mur : le mur-trampoline
==> L'illusion a pour rôle d'être un ressort
On considère la vie comme un jeu, mais on sait s'arrêter avant que le jeu ne devienne dangereux.
-Troisième mur : le mur-matelas
==> Le plaisir d'être affalé confortablement endort au fur et à mesure notre conscience
Nous évoluons dans un rêve, et à force de ne plus repérer la réalité, celle-ci fuite parce qu'étant plus sombre, on finit par se jouer de nous, être manipuler (risque possible de passer au premier mur)
-quatrième mur : le mur-trou noir
==> on se fait avaler dans l'illusion
Pleins de forme peuvent ensuite découler de cela : la négation de l'autre comme être humain, ou tout simplement une indifférence à l'autre, un manque d'identification.
Là, le jeu est un jeu vidéo, et vous êtes dedans ! A savoir si vous êtes le gros monstre, le héros, l'arme du héros, un champignon, le décor...
vous pouvez même vous prendre à croire en un Dieu : le concepteur du jeu, sans même vous apercevoir que vous êtes victime de votre propre jeu, et d'un ensemble de déterminisme psychique et sociale.

 
At mardi, 29 août, 2006, Anonymous Anonyme said...

-Premier mur : le mur-dur
==> si on persévère dans le faux, on s'écrase.
C'est souvent lorsque l'on est sous une emprise (d'un autre, d'une drogue, d'un désir de toute puissance, d'une religion...)
On joue ou vous jouez avec vous même comme avec un objet.

Moi je pensais également aux
- Mur d'Or, qui, comme la cage dorée, nous enferme agréablement dans une illusion qu'il nous plait de garder, soit parce que cela nous arrange, soit parce que nous voulons y croire
- Mord Dur, la triste réalité qui nous assaille lorsque nous outrepassons les limites du raisonnable.. un peu comme le mur dur, notre réalité s'effondre lamentablement autour de nous
- Mordor... pas besoin d'explications, je pense !

 
At mardi, 29 août, 2006, Anonymous Anonyme said...

Non, bon, sérieusement...

L'enfant dit "c'est trop dur !!" Pourtant, il arrive à son but, que ce soit au bout d'un jour, ou au bout d'un an.
Pas que l'enfant, au passage; nous sommes constamment en train de modifier nos limites, en bien, ou en mal, de prendre conscience de certaines, de les adapter en fonction de ce que nous voudrions qu'elles soient (le rite initiatique, n'est-ce pas repousser, même détruire ses limites d'enfant au profit de celles d'adulte ?).

Une des premières illusions est en effet de confondre ces deux-là, Leurre et Rêve. De se rendre compte que l'on n'est pas tout puissant; je suppose qu'on commence à la perdre lorsqu'on prend conscience que l'homme est mortel, vers les.. 6-7 ans, je crois. De là découlent toutes nos limitations, puisque nous avons une durée finie pour arriver à faire que ce que nous voulons être devienne réalité, et qu'il faut donc faire des choix plus ou moins douloureux (à commencer par un modèle d'évolution, ce qui ne se fait pas toujours si facilement).
Le malaise, c'est de devoir faire ce choix, puisqu'on ne peut pas tout avoir.


Pour ce qui est du sentiment de stagnation... Il y a toujours une part de nous même qui va évoluer, aux dépends d'une autre; c'est sur ce dernier plan que la stagnation se fera sentir, parce que nous ne pouvons pas nous occuper de tout à la fois.
Elle reste naturelle, jusqu'à ce que nous ne puissions plus la modifier, malgré nos efforts (oui, entre temps, notre domaine d'évolution a changé), et sans solution radicale.
Quelle est alors la solution a adopter ?
Continuer dans le marasme ambiant, et se satisfaire, garder cette fameuse "illusion" que la situation va bien finir par changer, en grévant sa propre évolution ?
Ou tout bouleverser, détruire, soit le chateau de cartes qui n'allait plus très haut, soit l'édifice qu'on avait mis si longtemps à bâtir, par pur égoïsme, finalement...
Dans les deux cas, la situation semble viciée.. l'une regarde vers un avenir qui n'est après tout pas certain, l'autre vers le passé possiblement disparu et un nombril narcissique.

La stagnation peut aussi avoir un sens lorsqu'on se "sacrifie" pour une cause, lorsqu'on applique son énergie à faire progresser les objectifs de quelqu'un d'autre. Il y a, au moins, une progression.
Mais une stagnation par fatigue, par paresse, par *habitude*, c'est finalement le chemin vers la régression. On se rend progressivement inapte à aller de l'avant; le cercle vicieux mentionné plus haut nous enferme, et le serpent se dévore petit à petit.

Enfin, il n'est jamais trop tard pour se sortir d'une illusion; ça n'est même pas si difficile.. mais il faut de la volonté pour ne pas y replonger, et c'est là la chose la plus difficile... Enfin, si l'on considère que par nature, l'homme est faible.. Tiens donc !

Ne serait-ce pas une autre limite qu'il nous faut désormais repousser ?

 
At mercredi, 30 août, 2006, Blogger Administratrice clé said...

Intéressant !
Je rajouterai juste une chose : parfois le chateau de carte qui se construit à besoin de pause, voire même parfois de s'écrouler un peu, a condition d'en garder les pilliers, et l'illusion est parfois de croire qu'il faut tout rejeter, et faire attention à nos pulsion de changement, pour justement ne pas être dans la toute puissance.
De quel autre limite parles-tu à la fin ? (la première c'est à l'adolescence, c'est ça ? bon en sachant qu'il y a d'autres moments aussi, genre dueil, etc...)

 

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